Quelques faits marquants

Lois et Anecdotes sous la révolution

Obligation de déclarer les stocks de marchandises

dont

  • Marchand : Nicolas Sablon, roulant à l'intérieur de la république, déclare avoir en sa possession plusieurs pièces d'étoffe de drap, réputé drap de bourbon.
  • Pierre Ducloux : fabricant de fil de fer
  • François Guinot : marchand, étoffe de laine, de coton, de mouchoirs, de bonnets
  • Jean Morel : sabots et charbon de bois
  • François Soriot : 6 à 7 quintaux de tabac

 

Prix et salaires

 

  • Journée d'un ouvrier charpentier, maçon, menuisier, charron

du 30  mars à la Saint Rémy ( 1er octobre ) 30 sols et hors ces dates  20 sols

  • batteurs : du 1er août à la St Rémy 20 sols puis 15
  • tailleurs d'habits : 18 sols
  • couturières et lingères : 6 sols
  • femmes journalières et lessiveuses : 10 sols
  • journée d'un faucheur : 30 sols et à boire
  • fauchage d'une fauchée de pré à la tâche : 3 livres sans vin
  • Journée d'une moisson : hommes 20 sols, femmes 15 sols

Les prix et les salaires étaient bloqués, on devait les respecter .

 

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Noms souvent cités

 

Antoine Bournot : commissaire districal , en août 1792 , il sera parmi les électeurs de la convention

Louis Gaspard Alba ; juge de paix à Vrécourt , commissaire du district

Pierre Roy : maire de Sauville

Sécurité et Santé publique

La visite des cheminées, fours, habitations étaient fréquentes. Elle donnait lieu à la rédaction d'un procès-verbal détaillé qu'on retrouve aux registres des délibérations ,...

  • " La ligne de séparation de mur entre la cure et la maison de Claude Ravenel est vétuste .Claude Ravenel était marchand et il était chargé de la relaisse des bœufs mâles ".
  • " Le four de la maison de Marguerite Humblot doit être rétabli avec défense d'y cuire avant le dit rétablissement ".
  • " Les greniers et le four de Jean Parmentier sont aussi en très mauvais état ".
  • " Des pierres brutes dans la grande rue, devant la maison de Michel Guichard doivent être ôtées ou calcinées ou sablées ".
  • Le fumier des Dames Lavaulx se trouve placé sur l'usoir public, il devra être enlevé".

 

Sel de cuisine

" La pénurie de sel , aliment nécessaire pour les subsistances des individus de la république est des citoyens de la commune ( 800 âmes) , autorisation est donnée de percevoir dans les salines de Moyenvic le contingent utile pour les années de 1791 et 92 et pour le courant de 93 , soit 5847 livres. C'est Henry Jean , garçon majeur , voiturier à Vrécourt, qui a été nommé  adjudicataire pour le convoi.Il en prendra livraison et devra le distribuer en suivant le rôle établi, à la charge de chaque particulier servi de payer à raison de 3 sols moins un liard par livre reçue.  

Incendie chez les Demoiselles Lavaulx

Le 24 novembre 1793, une alarme est parvenue tant par la rumeur publique que par le son de la seule cloche restant au clocher annonçant un incendie occasionné par le feu qui s'est déclaré dans une cheminée des demoiselles de Lavaulx . La dite cheminée étant celle qu'elles occupaient pour leur habitation est ornée d'un fourneau en tôle de fer . L'accident qui a été calmé à l' instant a donné grande terreur à la commune. Les citoyennes Lavaulx ont été condamnées à 10 livres d'amende , à quoi elles sont soumises, et la citoyennes aînée Marguerite a signé au greffe.  

Que se passa-t-il à Sauville ? (archives)

Au village, tous les citoyens valides de 16 à 60 ans sont requis pour assurer l'ordre et la sécurité : c'est la naissance de la garde nationale, qui deviendra plus tard la gendarmerie nationale .

Les gardes étaient élus par l'assemblée municipale

  • Capitaine : Henri HUMBLOT
  • Lieutenant : Jean BAILLY
  • S/Lieutenant : René MARTIN et Jean Bâptiste MOREL
  • Adjudant : François BAILLY
  • Sergent : Thomas BUSSON et François Alexis BAILLY
  • Caporaux : François BAZARD - Jean THUILLIER jeune - Joseph PETIT- Jean MEON
  • Porte Etendard : François MORQUIN et Nicolas JOLY
  • Hommes de Troupe : par roulement sur une liste de 60 personnes

Il y avait une tenue officielle : habit bleu avec revers rouge, passe poils blancs, épaulettes jaunes.

En fait, nos Sauvillois se contentaient d'un simple bonnet et d'une cocarde tricolore .Le capitaine portait des plumes sur son couvre-chef .

 

On organisa la levée des volontaires pour refouler les ennemis venant de l'extérieur

Les Sauvillois furent regroupés avec ceux de Lamarche où ils formèrent le 1er bataillon des Vosges. Cette formation se dirigera vers Phalsbourg et cantonna à Saverne.

Quatre Sauvillois partirent vers des lieux occupés par les Prussiens et les Autrichiens dont Charles ROY et Michel GUINOT pour le bataillon de la Gironde, Antoine SABLON pour la Creuse et Joseph JAQUEMIN pour les Colonies.

En juillet 1792, la levée en masse des hommes fut imposée, on parlera de désertion dont Claude DUFOUR, 18 ans, laboureur ( 28 octobre 1793). Allant de pair avec les hommes on lèvera des produits et des bêtes (difficilement supportée par la population ) On imposera pour forcer la main aux récalcitrants un inventaire général ce qui donne une idée de la puissance agricole du moment ...

 juillet 1793

  • farine et blé : 873 bichets
  • orge : 189 bichets
  • avoine : 412 bichets
  • légumes secs: 51 bichets
  • foin : 205 mils
  • chevaux, poulains, juments, bovins : 409
  • brebis et moutons : 413
  • chévres : 35
  • porcs: 30

Les troupes marchaient énormément, le 14 octobre 1793, Jean-Baptiste Barbier est requis pour fabriquer des souliers, Pierre Humblot est nommé pour surveiller ladite fabrication tant à Sauville qu'a Vrécourt et il en fallait encore plus car le 14 nivôse Antoine Didrot est désigné pour rechercher dans les bois toutes essences forestières convenant à la fabrication des sabots et part à  la recherche de bons ouvriers sabotiers

La cavalerie jouait un grand rôle dans les réquisitions, on spoliait les Sauvillois de brides, selles, mors, bridons, soubraques, couvertures, culottes de peau, ect...

L'alcool aidait le soldat, alors le 15 floréal on réquisitionne, les barriques, les futailles à bière, les tonnes à cidre et les possédants sont nombreux .

Le 27 ventôse, on invite tous les maréchaux-ferrants à se mettre au travail afin de fabriquer toutes armes tranchantes, les couturières aussi se mettront à l'oeuvre pour les sacs en toile ...

La poudre ayant parlé, on recherchera le salpêtre et le charbon de bois ( 15 floréal AN II  ) Réquisition de bois de bourdaine, sanguin rouge et blanc, coudrier et noisetier. Les fagots seront liés à 2 harts de la longueur et grosseur voulue, il en faudra 100 de 5 pieds et 3 pieds de circonférence.

Quant au salpêtre, on le recueille sur les murs d'habitation mais aussi sur les terres propres à son exploitation, réquisition des ustensiles susceptibles de recueillir ledit salpêtre.

A Sauville, il existait 2 chaudières en cuivre propres à ce travail, et le salpêtrier MEUNIER sera requis pour examiner ces chaudières situées dans la maison THOUVENEL et qui aussi  contient dans ses dépendances une nitrière naturelle.

Ce filon sera exploité pendant 2 mois par François THOUVENEL venu de Nancy lessiver les murs ( frère du propriétaire de la maison)

Le chef des ateliers de salpêtre de Sauville était Jean-Pierre BARBIER .

En 1789, la noblesse n'a plus la loi ! ! !

 

 

 

 

Déclaration des droits de l' homme

  • Dès l'été 1789 , les nobles s'inquiètent et songent à quitter la France ..

Ceux de notre secteur, Me de NEUILLY et son invité Mr de LANGEAC furent du nombre des immigrés. Appréhendés dans le château de Vrécourt, Me de Neuilly, son fils et sa fille sont emprisonnés à Lamarche. Mr de Langeac lui ira à Neufchâteau. Relaxés rapidement ils reviennent à Vrécourt, mais en septembre 1791, Me de Neuilly émigrait à Coblentz (en  Allemagne, Marie-Antoinette y a des liens familiaux) ainsi que Mr de Langeac .

Nos Demoiselles LAVAULX , Charlotte ( 1731-1811) restée vieille fille et Marguerite (1729-1794) qui aurait eu une fille naturelle prénommée Marie en 1755 ; Elles sont les filles d' Alexis  résidentes à Sauville ne furent pas ou peu inquiétées. Elles sont effacées, modestes malgré leur domaine de la ferme des champs, aussi restèrent-elles en marge de leurs puissantes parentes de Vrécourt .

Les suspects sous la Révolution Française à Sauville

Sur la lancée révolutionnaires, on recherche tous individus suspects, surtout ceux possédant des armes dont Henry Humblot, Edme Joly, Nicolas Chevallier, Martin Antoine, on note aussi que Le citoyen curé posséde un fusil à 2 coups et que le citoyen Locquet, ancien curé en possède un également.

Deux familles sauvilloises seront plus inquiétées: Les Thouvenels et la famille de Sébastien Guy, chez Sébastien on retrouvera une arme blanche et des écrits contraire aux lois, mais les officiers municipaux seront convaincus du bon civisme et du patriotisme dudit Guy qui de surcroît s'engage à servir dans la garde nationale .

 

Sauville et NAPOLEON

À sauville le 15 fructidor AN XII, Jean Bailly, maire, demande à son conseil municipal de faire le serment suivant << - JE JURE OBÉISSANCE AUX CONSTITUTIONS DE L'EMPIRE ET FIDELITE A L' EMPEREUR ->>.

Et les réquisitions reprennent de plus belle car avec Napoleon, c'est les guerres qui arrivent et la grande armée a besoin de chevaux, voitures, foins, céréales, etc ...

Le 26 janvier 1814, les troupes cantonnent à Sauville ; L'armée de SCHWARZENBERG est en marche vers Chaumont, alors les Sauvillois fournissent bois de chauffage, ravitaillement etc ... Le petit caporal et son quartier général ne sont pas loin : à Chalons-sur-Marne

Sauville connaîtra ses Grognards et certains recevront la médaille de St Hélène ( Ultime hommage consenti par le neveu Napoléon III )

 

Voici la liste ( descendance établie à Sauville )

Extrait  d'une lettre du préfet au maire de Sauville en 1850

 

" Partie de ces vieux débris de nos armées, ces anciens militaires ont été obligés d'entrer dans les hopitaux après le désastre de nos troupes. Les autres ont été faits prisonniers et, dans leur malheur, ont égaré les piéces attestant de leurs états de service et sont rentrés bien malheureux chez eux . Il est regrettable pour ces vieillards que des circonstances désastreuses les empêchent d'obtenir du secours. Très touché, le maire essaie de constituer un dossier pour ces braves et obtient satisfaction pour un vieux grognard de la garde impériale ; Jean François Guinot .

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Soldats Napoléonien

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La Monarchie revient ...

En février 1816, le conseil municipal conduit par Paul Bailly doit faire son mea culpa, mais cela ne suffira pas car il sera destitué quelques jours plus tard : les monarchistes remettent le pied à l'étrier ... Sous l'impulsion de mon ancêtre Nicolas DIDIER qui prend autoritairement la destinée du village ...

Le nouveau maire, dès le 11 mai 1816, fait destituer les anciens conseillers et devient inquisiteur !...et les affaires reprennent leurs cours...

  • 10 mai 1817 : La maison dit du corps de garde était la mairie actuelle , on en demande la reconstruction pour y loger une soeur enseignante des filles
  • 20 juillet 1824 : le conseil municipal décide ceci : le bureau de poste situé à Bourmont est le bureau de poste  dont la commune fait choix ( survivance de la Mothe et du baillage de Bourmont).

La Seconde République

Après l'émeute du 23 février 1848, Louis-Philippe abdique et embarque pour l'Angleterre.

Sous l'impulsion, tout devient favorable à la classe ouvrière qu'on emploie dans des ateliers de charité -<< le conseil pense que la tranchée allant de Sauville à Villotte , située entre 2 bandes de coupes, en terrain plat, sur sol très sablonneux, propre à la production de bois pourrait être reboisée par un atelier de charité composé par des travailleurs Sauvillois ->>

La garde nationale sera rhabillée et on achètera 2 tambours et le citoyen Joseph Boulanger tout droit sorti d'un régiment de ligne donnera des leçons aux jeunes .

En septembre 1848, On équipera de vêtements les pompiers mais on déshabillera la garde nationale qui manque de sérieux...30 hommes.

En décembre 1848, les pompiers seront testés par 2 débuts d'incendie et la garde nationale fera des rondes nocturnes.

La liberté s'apprend, quelques échauds fourrés avec le maire pour le local de la garde nationale, qui était établi à la mairie, le maire proteste de son manque de place, de disparitions de papiers... des meneurs jaloux et le village s'enflamme  pour un temps ..

Indiscipline et immoralité chez d'autres, pendant la messe de minuit, un vaurien dérobe 20 frs chez Jules Nicolas Soyer, vol aussi chez les soeurs institutrices, vol de 5 frs, d'images pieuses...

Le 7 mai 1850, on prévient le maire qu'à l'entrée du cimetière se trouve François Jacquemin, baignant dans son sang, il s'était suicidé.

Le curé se plaint : le long de la cure se trouve une auberge où se passe des orgies orchestrées par les jeunes hommes et jeunes filles et celà lui est pénible !! ( je rigole ) il sera proposé la construction d'un mur.

Un  premier grognard François GUINOT  recevra la médaille de St Hélène en décembre 1850.

 

Guerre de 1870 - 1871

drapeau Français sous Napoleon III
drapeau Français sous Napoleon III

Les débuts du Camp de la Délivrance en 1870

 

 

 

 

Le camp se situait dans l'environnement de cette cabane bien nommée.

 Les francs-tireurs entreront en scène. Cette petite armée sera sous les ordres d'un ancien sous-officier des Zouaves devenu le capitaine Bernard. Elle deviendra " l'avant-garde de la "délivrance" l'endroit se situe en pleine forêt, entre Sauville et Villotte.

Ceinturée de barricades en bois, doté de baraquements en planches, d'une ambulance, d'une poudrière, d'un magasin d'habillement, ce sera la petite place forte du secteur. De là, partaient les corps francs qui harcelaient l'ennemi.

 

Un accrochage entre Prussiens et francs-tireurs eut lieu tout près de Sauville, celui du bois Saint Michel à Vrécourt. Un monument commémorant ce fait d'armes y est encore visible. 

 

source : écrit de Mr Peter, ancien maire de Sauville.

Dès le début de la guerre en juillet 1870, le conseil municipal délibère sur la 1ère réquisition en faveur de l'armée du Rhin; Sauville doit fournir un attelage, voiture, foin, avoine. Un cheval sera acheté au sieur FROMENT Mamet, un second à Joseph MICHEL foin compris, Firmin GUICHARD fournira la voiture, l'avoine chez Jean-Pierre LAPREVOTTE et c'est Pierre-Victor THUILLIER qui conduira l'attelage.

On évacuera les blessés sur St Ouen, commune pour laquelle Sauville fournira 15 lits.

Les défaites d'Alsace et de Lorraine, du 5 éme corps d'armée du général Failly et Sauville voit passer ces malheureux pour un cantonnement rapide: Les Prussiens sont à Charmes et se dirigent vers Neuchâteau, On s'affole et la mobilisation se fait, 4 personnes seront mobilisées, on recense la garde nationale et on rechigne au départ... Les hommes ont tous des excuses à donner... Pour ne point partir.

Habillés de képi bleu, de cravate rouge, de vareuse de gros drap bleu de laine à capuchon, de gants de laine, de bottines en cuir, de cartouchière, de bretelle de fusil, de ceinture de flanelle, et d'une couverture de laine, mais pas de fusil ...

L' incohérence était à son comble et on opta pour la guerre des partisans d'éclaireurs, de francs-tireurs surtout...

Mais les Prussiens ont investi notre région... et nos francs-tireurs se regroupent en pleine forêt de Boêne Neuilly qui devint la place forte du secteur où de là ils remportèrent des petites victoires.

Fort de leur succès, la mobilisation reprend de plus belle (  nos Sauvillois sont toujours réticents ) et une petite victoire sur les Prussiens eut lieu à Vrécourt dans le bois St Michel ( au cimetière, un monument commémore cet événement ).

Paris tombe ( janvier 1871) et les Prussiens du 2 éme RI  investissent Sauville... et malgré l'humiliation, tout se passa assez calmement... malgré les réquisitions,

Sauville nourrit 42 Prussiens commandés par un lieutenant de la Landwer...

On notera comme toujours la contribution à la guerre.

Pour Lunéville : 360 kg de paille, 280 de foin, 80 de farine.

Pour le camp : 10 longueurs de câble, 400 m de cordes, étrilles, chandelles fournies par A. DUMAY.

Des cigares français, du tabac, du travail au camp pour 172,50 frs de Pierre Morel

Ferrages de chevaux par Mansuy Courtois pour 9 frs 40, pour Nicolas Emerot : 34 journées de travail, hébergements des prisonniers pour 189 frs, l' interprète coûta 50 frs et les autorités Allemandes réclamèrent à la commune 7250 frs.

Pire encore, dans le village,cette guerre apporta la variole et le typhus... qui ne fit qu'une victime de trop...

sous les Prussiens
sous les Prussiens