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carte Naudin
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carte de Cassini (1756-1815)
carte de Cassini (1756-1815)
Asservissement

On peut imaginer dans quelles conditions difficiles vivaient nos ancêtres et anciens sauvillois... La vie ne leur était guére facile chaque jour, gageons qu'ils ne naissaient pas avec une cuillère en argent dans la bouche... et les SEIGNEURS du village ne leur donnaient pas la possibilité de s'épanouir : voyons plutôt :

Dans le registre des affaires de Sauville, on trouve 3 ou 4 réunions pour la mise en place de la DÎME, l'impôt le plus impopulaire, aux 5 éme siècle : c'est un don volontaire en faveur de l'église, de facultative, elle devient obligatoire au concile de 30 en 567. Charlemagne la rend obligatoire en 779.

 

EN juillet 1754 le 28, le premier écrit sauvillois dit ceci -<< Le tiers de la grosse dîme du ban a été mise en adjudication en 1ére mise par Nicolas Gaxotte à 80 paires, remonte par Pierre Thouvenel à 85 paires, remonte par Claude Joly à 86, remonte par Claude Moniat et après 3 publications a été attribué à Claude Joly, laboureur à Sauville fixée à 94 paires de bichets (mesure de la Mothe)dont la moitié en blé et en avoine. Le dit Joly les délivrera au seigneur décimateur tant à Sauville qu'a Vrécourt aux greniers de la St Martin et Claude Joly devra en outre 2 livres de cire actuellement dues au domaine du roi ou à son fermier de Sauville. Les frais seront à sa charge et seront payés au sergent.

Ce que Mr le baron de Vrécourt, seigneur en partie de Sauville et le sieur Nicolas Renaud , agent de Mr le Comte de Morvilliers ont accepté  : signent ensuite : Claude Joly, De Lavaux Vrécourt, Renaud N., Brice Bailly sergent, Joseph Bailly greffier ->> 

Il y avait toutes sortes de dîmes

 

  • dîme grosse : porte sur les gros grains, blé , quelquefois sur le chanvre femelle.A sauville elle se prélevait sur le terrain sous forme de bottes, ces bottes comprenaient 13 gerbes ou trézeau. Une gerbe sur 13 était mise de côté par le paulier (homme détesté) homme de peine du preneur   

  • dîme inféodée : dîme sécularisée perçue par un laïc.

  • dîme menue : porte sur les bestiaux (également appelée "carnelage") et la

  • dîme mixte : porte sur les animaux.

  • dîme novale : porte sur des terres défrichées depuis moins de 40 ans.

  • dîme personnelle : porte sur le fruit du travail.

  • dîme solite : perçue depuis des temps immémoriaux (les dîmes insolites étant occasionnelles).

  • dîme réelle ou prédiale : porte sur les fruits de la terre.

  • dîme verte : porte sur le lin , le chanvre ,  les fruits et les légumes. Seul le curé en était le bénéficiaire.

Les dîmes variaient d' un village à l'autre (miel,cire ,abeilles)

 

11 Août 1754 - << sont comparus par-devant nous Joseph Bailly, greffier, le sieur Laurent Rochelet, prêtre et curé de Sauville, qui nous a dit et démontré qu'en cette qualité il lui appartenait un tiers de la grosse dîme et la totalité des menues dîmes et des novales , lesquelles novales portables par la moitié avec les vénérables bénédictins de Morizécourt ( charité chrétienne !)

Un paulier était un homme qui levait la dîme pour le compte du seigneur, à Sauville seront nommés Sébastien Manson et Jean Morel  << ils ont promis de bien et fidèlement faire leur fonction et reprendre tous les malfaisants trompants et fraudants, ainsi que les bestiaux qu'ils trouveront dans les javelles de blé et autres grain non coupés et même aussi dans les prés en réserve.

On suppose que ces pauliers devaient s'attirer beaucoup d'ennuis et mon ancêtre Nicolas Didier ne prenait pas de gants.

6 septembre 1786 -<< Brice Bertrand , paulier, lequel étant dans l'exercice de sa charge, vers les 6 heures du soir, arrivant à la dîme appartenant à Nicolas Didier, voyant enlevé ladite gerbe lui a dit des sottises et de mauvaises raisons, il l'a même terrassé, il a brandi son " pau " pour se défendre, mais cela n'a pas empêché le sieur Didier de lui donner des coups, La femme Didier s'est mise avec lui mais cela n'a pas empêché le paulier Bertrand de prendre la gerbe, c'était au canton du pré Baudot

En ces temps, on ne pouvait pas rentrer sa récolte, surtout ni avant, ni après le coucher du soleil, alors les fraudeurs étaient nombreux.

Seront pris en train de frauder : 9 avril 1757, le sieur Lapotre, le 21 septembre 1787, Nicolas Bernard .

 

Le VINGTIEME , ancien impôt sur le revenu, le collecteur en était généralement le maire, tâche ingrate, et quand un habitant ne pouvait pas payer, on lui prenait un gage, tel fut le cas de Jean Thuillier à qui on prit un petit chaudron en airain le 16 novembre 1766. (chaudron qui lui retourna à son propriétaire le lendemain ).

 

Le droit de JAUGE : qui était fixé à 20 sols pour chaque pièce grosse ou petite, payable par moitié par l'acheteur ou le vendeur, il portait sur le vin, la bière, l'eau-de- vie, etc ..

 

La mise au BAN : en voici un aperçu : 7 juillet 1754, à la sortie des vêpres où tous les habitants étaient présents, il a été résolu en corps de communauté la mise au ban des prés situés sur le finage jusqu'aux 11 du mois sous peine d'une amende de 5 francs. On allait pour tout de la mise au ban aussi bien des poires ou  de l'herbe. En fait, on empêchait le paysan de récolter le fruit de son labeur, on nommait des gardes tel Dominique Jaquemin ou François Dufour. La pâture des bestiaux était aussi limitée, il fallait déclarer au greffe, l'endroit ou ses bestiaux pâturaient et s'engager " aux dépens à l'égard des voisins" Le 30 mai 1756 François Fauconnier, laboureur, fait pâturer ses bêtes au pré ronsin et promet de payer le dommage causé par ceux -ci.

 

La CIRCULATION  des grains : si par bonheur, un laboureur avait un excédent de grain et désirait le vendre au village voisin, il lui fallait payer cette fameuse redevance, tel était le cas de Claude Joly, Jean Jaquemin, François Humblot le 20 novembre 1772.

Face à tous ses mesures, restrictions, contraintes, nos Sauvillois vont se chercher des querelles futiles, lisez plutôt;

2 octobre 1777:"Charles Guinot et Martin Antoine, nommé par le maire, Pierre Didier, se transportent au champ bitoux, le sieur Limaux a tiré 2 royes du côté du levant et une du côté du couchant ce qui  a occasionné un tort considérable"

15 septembre 1777 : " dommage d'un quart et demi de grain, tant fèves qu'avoine dans un champ de pré voinant, propriété de Pierre Thouvenel .

1er  mai 1756 :" dommage dans un pré du baron Lavaulx pour un quarton de foin.

22 août 1766 " dommage dans un pré de Michel Humblot pour un moiton d'orge .

Des bestiaux qui s'échappent :" Jean Moret , surveillant trouve une vache de Nicolas Joly dans les blés de la corvée, 3 brebis d'Alexandre Mathieu, 2 chèvres de François Rollet et une de François Collin dans ces mêmes blés. etc ...

Anciennes mesures en Lorraine
utilisées dans les Vosges

Cette liste sélective est tirée de l'ouvrage de J.J.BEDEL ( 1801) consultable aux archives départementales des Vosges cote A 190

 

La valeur de l'unité de longueur variait d'une province à l'autre et même d'une ville à l'autre à l'intérieur d'une même région .

 

Mesures de longueur en lorraine

 

le POUCE : 2,86 cm  ( 1 pouce = 10 lignes )

le PIED : 28,59 cm ( 1 pied = 10 pouces ) à PARIS = 32,48 cm

l'AUNE : 0,639 m en lorraine ; à ÉPINAL : 0,658 m ; à PARIS : 1,188 m

la TOISE : 2,859 m en Lorraine ; en France 1,949 m ( 1 toise = 10 pieds = 100 pouces )

la PERCHE : 7,146 m

la LIEUE : petite lieue = 3,898 km ; lieue commune = 4,444 km ; lieue marine = 5,556 km

le MÈTRE représente la dix-millionième partie de la longueur de l'arc du méridien terrestre compris entre l'équateur et le pôle septentrional soit 3 pieds , 11 lignes, et 296 millièmes ( dès 1736 , la longueur de cet arc avait été mesuré .)

 

mesures de surface

 

TOISE CARRÉE : de Lorraine = 8,175 m², de France = 3,799 m²

PIED CARRÉE : de Lorraine = 8,17 dm² , de France = 10,552 m²

POUCE CARRÉE : de Lorraine = 8,17 cm² , de France = 7,328 cm²

LIGNE CARRÉE : de Lorraine = 8,17 mm² , de France = 5 mm² 

 

mesures agraires

 

ARPENT de Lorraine = 0,5107 hectare

JOUR de Lorraine = 0,2044 hectare

OMEE de Lorraine = 2,0438 ares

Le jour ou journal de Lorraine se divise en 10 omées

l'omée se divise en 25 toises carrées

Le jour correspondait à la surface de terre qu'un laboureur pouvait travailler en un jour avec une paire de bœufs .

 

mesures de volume

 

Sous l'ancien régime , on parlait de mesure de solidité

TOISE CUBE = 7,4039 m3

PIED CUBE = 34,2773 dm3

POUCE CUBE = 19,8364 cm3

LIGNE CUBE = 11,479 mm3

 

mesure pour le bois de chauffage

 

CORDE de Lorraine = 3,366 stéres

 

mesures de capacité pour les grains et les matières sèches

 

le RESAL d’Épinal = 1,248 hl , de Bruyères = 1,214 hl

le SETIER = 1 hl

le BOISSEAU = 1 décalitre

Mr J.J. BEDEL indique dans son ouvrage la valeur des réseaux suivants : Epinal et Neufchâteau ( 1,206 hl) Darney ( 1,562 hl) Autreville (1,226 hl) Lamarche ( 1,883 hl) etc ... Et le BICHET de Damblain = 0,575 hl.

 

mesures de capacité pour les liquides

 

mesure de Lorraine = 0,4407 hl

PINTE de Lorraine = 1,224 L ( le litre s'appelait aussi " PINTE NOUVELLE "

POT de Lorraine = 2,269 L ( 1 mesure de Lorraine = 18 pots de Lorraine )

CHOPINE de Lorraine = 0,612 L

DEMI-SETIER de Lorraine = 0,306 L

ROQUILLE de Lorraine = 0,153 L

DEMI-ROQUILLE de Lorraine = 0,077 L

La valeur de chacune de ces mesures variaient d'une ville à l'autre .

 

mesure de poids

 

La LIVRE = 0,4895 kg ; le kg fut appelé " LIVRE NOUVELLE "

Une ONCE = 30,59 g

Un GROS = 3,82 g

Un GRAIN = 5,312 cg

Monographie et statistiques en 1887

Monographie du village de Sauville écrit en 1887 par Léon Louis et Paul Chevreux.

 

Sauville commune de l'arrondissement de Neufchâteau, canton de Bulgnéville, à 64 km d'épinal, 27 de Neufchâteu, 11 de Bulgnéville, située dans une plaine ; à 340 m d'altitude

 

                   terrain

  • calcaire à gryphées arquées
  • grès infraliasique

 

Traversée par par le ruisseau de Moyenpré  sur le passage du chemin de grande communication n° 22, de Landaville à Damblain et du chemin d'intérieur communal n° 24, de Vrécourt à Martigny les Bains ; sillonnée par 8,445 m de chemin vicinal ordinaire et par 7,344 m de chemin ruraux reconnus.

 

  • La station de chemin de fer la plus proche est à Roziéres sur Mouzon, à 6 km sur le ligne de Chalindrey à Mirecourt.
  • Poste et télégraphe à Vrécourt, à 2 km
  • Population 625 habitants, 205 maisons, 12 conseillers municipaux, 1 sage- femme
  • Paroisse dépendant de la cure de Bulgnéville ; fête patronale le 11 novembre : Saint Brice
  • Perception et recette municipale à Vrécourt
  • Ecole primaire des garçons : 43 élèves
  • Ecole primaire des filles : 33 élèves
  • Ecole enfantine : 47 élèves
  • Bibliothèque : 206 volumes
  • Bureau de Bienfaisance : 1,510 fr ; revenus annuels : 43 fr
  • Brigade de gendarmerie à Bulgnéville ; 8 conscrits en 1886
  • Compagnie de sapeurs-pompiers : 15 personnes
  • Revenus annuels de la commune : 10,016 fr dont 428 fr en rente 30/0 sur l'état ; valeur du centime 43 frs 19 ; produit des 4 contributions directs 7,384 frs 64 dont 336 fr 50 sur les patentes.
  • Surface territoriale = 1,438 ha dont 560 en terre labourable, 100 en pré; 1 en vigne, 725 en bois, 38 en jardins, vergers, chènevières
  • Cultures principales: blé = 3,740 hectares , orge = 120 ha; avoine = 3,400 ha; pommes de terre =180 ha; valeur de la forêt communale = 728,760 fr 45 ; 1 carrière de grès
  • Industrie : fabrique de charrue avec un marteau de forge mû par l'eau qui occupe 2 ouvriers
  • fermes : le moulin = 4 habitants ; la tuilerie = 4 habitants 

 

        Population

 

  • 1710 = 84 habitants
  • 1773 = 80 habitants
  • AN VII = 893 habitants
  • 1830 = 965 habitants
  • 1847 = 835 habitants
  • 1867 = 706 habitants

      Sous la royauté ( ancienne division)

 

  • 1710 = baillage du Bassigny, prévôté de Bourmont  
  • 1751 = baillage et maitrise de Bourmont , coutumes du Bassigny Lorrain , cour souveraine de Nancy 
  • 1790 = District de Lamarche, canton de Vrécourt 
  • Spiritualité = archidiaconé et doyenné de Vittel , diocèse de Toul  

 

Historique

 

 

Il y avait à Sauville ( Sauvilla) 2 seigneureries , celle de Sauville et celle de Savigny.

Au mois d'octobre 1312, Jean de Soyville (Sauville) vendit à Edouard ( comte de Bar) ce qu'il possédait au dit lieu, moyennant 52 livres de bons petits tournois. 

En 1323, Henry de Soyville, écuyer et Isabelle, sa femme, vendirent à Jean de Châtillon sur Saône, sénéchal de La Mothe, au nom du comte de Bar, 6 familles d' hommes et de femmes à Soyville .

Le 4 avril 1340, Bertremin de Soyville, vendit à Henri, comte de Bar, tout ce qu'il avait en la grande seigneurerie de Soyville, avec toutes ses appartenance, tant les droits de haute justice qu'autres, pour la somme de 80 livres de tournois .

Le 19 septembre 1489, le duc René confirma les chartres des habitants de Sauville, on lit dans cet acte :<< comme notre amé et féal Antoine de Serocourt, seigneur de Romain-sur-Meuse et de Sauville en partie, à la remontrance de ses hommes, manans et demeurant dans sa dite seigneurie de Sauville, parce qu'il était envers lui  redevables de plusieurs grandes servitudes et redevance de main morte, de formariage, de poursuite et de reprise avec ce taillables une fois l'an à volonté au jour feste Saint Remy, comme aussi tenus et chargés d'autres redevances comme géline, chapons ect ... etc... lesquelles ils ne  pouvaient supporter  ni payer à cause de leur pauvreté, diminution et autre pestes et dommages qu'ils auraient eu l'occasion des grandes guerres qui depuis 24 ans auraient régné en ce pays, et estoit le lieu dépopulé, affranchi les habitants presens et à venir de toutes ces tailles , moyennant une redevance annuelle de 12 gros , monnaie de Lorraine ect ....

 

Le village de Sauville, de même que ceux de Vrécourt et St Ouen, furent incendiés en 1634, avant le commencement du siège de La Mothe, dans une seule nuit 92 maisons de Parey furent brulées ; à Sauville, il y eut une rue entière et à Vrécourt, les plus beaux logis autour du château.

 

Au commencement du XVII éme siècle, le sieur de Vidampiere est seigneur de Sauville.

 

Le 4 décembre 1736, un arrêt du conseil duc confirma la transaction du 30 juin précédent, entre le sénéchal de La Mothe et Bourmont et François Labbé, seigneur de Beaufremont, par laquelle, il avait été convenu que ceux qui viendraient dans la suite s' établit à Sauville n'auraient plus la liberté de se choisir l'une ou l'autre des seigneuries dudit lieu, et qu'en conséquence de cette même transaction, les mâles descendants d'un quart des habitants de la communauté de Sauville,partage étant fait, appartiendraient à la seigneurie de Savigny, et de ceux qui viendraient à l'avenir s'établir audit lieu, les trois premiers et leurs descendants appartiendraient au domaine du duc, et le quatrième serait sujet du sieur de Savigny, qui percevrait le quart des sujets à lui abandonnés, y compris ceux dont il jouissait.

 

L'abbé de Saint-Epvre avait droit de patronage de la cure de Sauville. Il percevait des dîmes; le second tiers était au curé, l'autre inféodé appartenait au sieur de LAVAULX de Vrécourt et à ses co-seigneurs.

 

De la paroisse se Sauville dépendait un ermitage dit de St Brice .

 

L'église actuelle a été construite en 1837.

 

Une maison particulière, achetée en 1858 sert de mairie et d'école de filles .Une autre, achetée en 1834 sert d'école de garçons.

 

Les archives de la mairie renferment les délibérations depuis 1753.

 

Les actes de baptêmes, mariages, décès commencent en 1651.

 

 

 

                                        

Vue
Vue aérienne de Sauville 88140
Vue aérienne de Sauville 88140
Sauville aujourd'hui
Sauville aujourd'hui