Hommage à Madame Pauline MALLIERE
RESPECT et  ADMIRATION

Soyons tous reconnaissants envers cette GRANDE DAME qui, par son dévouement, son sens du devoir, son abnégation, son humaniste à donner aux Sauvilloises et Sauvillois un esprit de liberté et d'amitié...

 

POUR TOUJOURS, RESTEZ  PRÉSENTE DANS NOS MÉMOIRES !

 

MERCI POUR CE QUE VOUS NOUS AVEZ APPRIS !

 

 

§  Votre passé construit notre avenir  §

sous-bois au printemps, lieu d'apaisement ...
sous-bois au printemps, lieu d'apaisement ...

Comment j'ai su :

 

Mis dans la confidence par mon ami Pierre, j'ai appris qu'il existait durant cette période  un réseau de résistance qui alimentait un camp caché dans les bois entre Villotte, La Vacheresse, Martigny (source : addiba.free.fr ), Il apparaîtrait que l'acheminement de nourriture était essentiellement alimenté par des femmes courageuses.

Une figure emblématique est restée dans la mémoire Sauvilloise, c'est celle de Madame Mallière. 

Suite à ses agissements, cette Dame,  institutrice enseignante à Saint Ouen Les Parey  a été déportée dans un camp en Allemagne pendant 2 longues années, mais heureusement elle en ai revenue. Elle apportait son aide aux résistants.

 

Qui mieux que Jean, son fils, pouvait " raconter " sa maman : Merci Papou de ton grand coeur .

 

 

Ma  première rencontre a eu lieu avec Jean Mallière et Josiane le 24 avril 2009,  Jean est impressionnant de charisme et d'humanité, et avec son assentiment, il me permet de remettre à l'honneur sa maman qui est restée dans le village une figure marquante de la résistance.

 

Je vous invite à découvrir et à lire absolument  le document ci-dessous.

Auteur : Jean Malliére

 

 

 

Maman, tu es pour moi une haute figure d
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texte de Jean ( à lire, absolument ! )

Pauline enfant, ses parents
Pauline enfant, ses parents
Pauline, dans mes souvenirs d'enfant ..
Pauline, dans mes souvenirs d'enfant ..

           À Vrécourt en septembre 2010 , devoir de Mémoire consacré à nos résistants 

Témoignage de Madame Mireille Kayser

Á propos de Madame Mallière :

 

Un témoignage touchant nous est parvenu de Madame Simonin, née Mireille Kayser :

 

{ C’était au début de 1941. J’avais 6 ans. Nous habitions une maison toute proche de celle de la famille Mallière : entre les deux, un enclos dans lequel autrefois paissaient les bœufs que mon père attelait pour débarder les bois dans les coupes. Le bombardement des Italiens sur la région, le 15 juin 1940, avait tué 3 de nos 4 bêtes ; le dernier boeuf, devenu fou, avait du être sacrifié.

Mon père travaillait toujours, avec des chevaux récupérés de l’armée, mais bientôt, nous allions quitter Sauville. Je ne puis m’empêcher d’évoquer le courage de mon père, refusant de se laisser abattre par le sort : je le revois partant à vélo à Badonvillier (en Meurthe et Moselle, vers Baccarat) pour se présenter en vue d’un emploi, qu’il a obtenu d’ailleurs sur le champ, tellement il apparaissait comme un travailleur infatigable, impressionnant de moral et de bonne volonté.

Ce jour là, un jeudi sans école, j’ai vu Madame Mallière s’en aller avec un panier qui semblait bien lourd ; m’apercevant, elle me dit « veux-tu venir avec moi ? » ; j’ai tout de suite dit Oui, et ma mère ne voyait, bien sur, aucun inconvénient à ce que je me promène avec « la Pauline ». Elle m’a pris la main et nous sommes allées sur la Route de Robécourt, marchant d’un bon pas ; nous avons descendu le chemin qui mène au Mouzon, traversé le pont et pénétré dans une forêt qui m’a semblé bien obscure.

Madame Mallière m’a trouvé un coin où s’asseoir, m’a tendu un calepin avec des crayons, me disant « dessine ! » ; puis, elle est allée porter le contenu du panier un peu plus loin dans l’épaisseur du bois. Je guettais ce qu’elle faisait, et bientôt, j’ai vu quelqu’un s’approcher ; Madame Mallière lui a donné le contenu du panier, avec à la fin un morceau de pain ; j’ai vu l’homme s’emparer du colis et s’éclipser rapidement : ce fut une apparition fulgurante qui m’a laissé un souvenir encore vivace aujourd’hui, tellement la surprise était forte : un visage noir, des yeux ronds et brillants, un sourire lumineux, un air heureux, rayonnant de voir que l’on s’occupait de lui. Je n’avais jamais vu d’homme noir. Mais l’étrangeté de la situation se mêlait à la sympathie qui émanait de lui.

Madame Mallière est revenue vers moi et m’a dit, en mettant un doigt sur sa bouche : « Tu ne diras à personne ce que tu as vu ? » « Non, Madame ! » « C’est promis ! » « Oui, Madame ! ».

Puis, nous sommes rentrées à Sauville, d’un pas tranquille, avec un panier bien plus léger !

Tout le long du chemin, Madame Mallière m’a beaucoup parlé, me montrant tous les détails de la nature autour de nous : arbres, fleurs, oiseaux ; elle voulait qu’un peu de joie égaye notre sortie, me montrer tout l’amour qu’elle pouvait ressentir pour les enfants, toujours prête à faire partager son savoir, éveiller les jeunes esprits.}

 

Que penser de cette rencontre entre l’enfant et la Résistante, déjà très engagée, au début des années noires ? C’est avec des attitudes simples et humaines que l’on pouvait détourner l’attention, aussi bien des Allemands qui pouvaient toujours passer par là, que des personnes connues, dont on ne pouvait être sur. La petite Mireille ne courait aucun danger. Mais elle a du ressentir profondément le contraste entre l’amitié et le mystère, l’ambiance pesante, le « taisez-vous, méfiez-vous » qui allait devenir le quotidien de cette époque.

Merci, Mireille, pour ce témoignage simple et poignant, qui nous plonge d’un coup dans un passé qui nous imprègne encore si fort aujourd’hui.

 

 

 

Sur la petite route reliant Sauville à Villotte, cette bâtisse est le rendez-vous des chasseurs.

Elle est  dénommée la baraque du Camp.